REVERBERE IV

Et tout d’abord, s’agissant d’EDF, au-delà de toute polémique : pourquoi EDF ?

Hé bien, se souvenir que l’Energie est le second budget stratégique des états, juste derrière celui de la Défense.

L’énergie est ce qui permet la transformation des matières premières et l’échange des produits et des services dans la société.

L’énergie est le sang de toutes civilisations et il leur en faut d’autant plus qu’elles sont sophistiquées. Sans parler du chauffage, la puissance électrique consommée dans la maison d’une famille de 4 personnes correspond sensiblement à la puissance que pourraient développer une centaine d’esclaves sachant qu’un être humain, en forme, développe environ 80 W.

Avant la seconde guerre mondiale, en France, 1500 sociétés se partageaient la production et la distribution de l’énergie électrique. Autrement dit, aucun acteur d’une puissance financière significative qui soit capable d’initier une politique de défense de l’intérêt général et le constat d’une balkanisation totale de l’outil de production.

A l’entrée en guerre en 1939e, le taux de chômage était d’environ 30% et les français étaient pauvres et encore plus au  sortir de la guerre. C’est alors qu’a été décidée la poursuite d'une politique très ambitieuse de reconstruction et d’aménagement du territoire. C'est une période dans laquelle la prise en compte de l’intérêt général prévaut dans tous les secteurs. Cette politique sera servie par des cadres extrêmement bien formés, entièrement dévolus à leur mission. Cet élan, nous le verrons plus loin sera brisé dans la décennie des années 80.

Pour que l’objectif de la reconstruction et de la modernisation de la France puisse être atteint, il fallait que la France dispose d'énergie en abondance et au moindre coût.

Un très gros effort a été fait pour la relance et l'augmentation de la production du charbon qui était alors très largement utilisé pour produire le gaz de ville, l'électricité, le ciment et l’acier, indispensables à la reconstruction.

En 1946, les 1500 acteurs du secteur de l'électricité sont regroupés dans un EPIC, Etablissement Public Industriel et Commercial du nom d'EDF. A partir de là, EDF se développera en contractant des emprunts obligataires qui en un premier temps, furent garantis par l'Etat.

L'entreprise était considérable car on partait d'une disponibilité énergétique très faible. Je me souviens qu'en 1960, chez mes arrière-grands-parents, lorsqu’on repassait au fer électrique, de bien peu de puissance, il y en avait d'autres qui étaient chauffés par ailleurs sur la cuisinière à bois, il n’était possible de conserver qu’une seule lampe allumée dans toute la maison. On sortait d'une période pendant laquelle l'obligation de chauffage dans les logements était de maintenir 14°C dans les salles de séjour. Dans les chambres, l'hivers, glace sur les vitres et bonnet de nuit de rigueur.

Parallèlement à la montée en puissance de la production de charbon et d'électricité, soucieux d'assurer à la France sa totale indépendance énergétique afin de permettre son indépendance économique et politique, de Gaulle se préoccupait de développer les ressources pétrolières, étant entendu que celles-ci étaient quasi absentes du territoire métropolitain. Ce fut principalement le travail de Guillaumat qui devait aboutir à la création d'ELF mais aussi, anticipant en 1967 les crises pétrolières à venir, à la création du site de stockage stratégique sous-terrain de Manosque qui représente aujourd'hui, 30% des réserves européennes avec un stock de 9 millions de m3 d'hydrocarbures et 6 millions de m3 de gaz.

Conscient de la fragilité des chaînes d'approvisionnement logistique en pétrole, de l'importance des moyens militaires à mettre en œuvre pour les sécuriser, en cas de conflit majeur, même localisé, conscient également de l'épuisement rapide des ressources nationales en charbon exploitables à un coût supportable, le qualitatif correspondant au concept que recouvre le terme durable, de Gaulle a très vite compris tout l'intérêt de la filière nucléaire. En effet, d'un kilogramme d'uranium naturel, on retire, en un premier temps, dans une centrale classique à eau pressurisée, la même quantité d'énergie que de 11 000 kg de pétrole. L'équivalent d'un pétrolier de 300 000 t soit 27 tonnes d'uranium, tient donc sur un camion semi-remorque.

Il est évident que sécuriser le transport des 8 000 t annuelles d'uranium que consomme EDF est bien plus simple que de sécuriser l'acheminement des 300 pétroliers de 300 000 t équivalents, soit quasiment, un pétrolier de 300 000 t par jour.

J'ai touché du doigt cette fragilité, lors de mon séjour en Arabie Saoudite. Devant nos bureaux, toutes les 10 mn, passait un camion-citerne de 45 m3 qui allait alimenter en fioul la centrale thermique de la ville voisine.

Partant de là, on comprend pourquoi les pétroliers vouent une haine sans limite à l'énergie nucléaire et pourquoi ils ont toujours financé tous les mouvements et toutes les campagnes hostiles au nucléaire. Chacun doit être conscient qu'aujourd'hui les ressources en gaz et en pétrole sont au cœur de pratiquement tous les conflits armés en cours et de nombre de situation politiquement tendues. C’est le cas par exemple au Venezuela par exemple qui possède les plus grosses réserves de pétrole identifiées à ce jour.

C’est Pompidou en 1974 qui va définitivement opter pour le tout nucléaire pour EDF.

Il fera également le choix entre la filière nucléaire développée en France, la filière graphite-gaz qui a un meilleur rendement et la filière eau pressurisée proposée par Westinghouse qui sera finalement retenue.

Pompidou va lancer la construction d’un parc de 54 réacteurs nucléaires d'une puissance unitaire de 900 MW pour les plus anciens et de 1300 MW pour les plus récents.

Afin d’assurer une indépendance totale de la France pour sa production d’électricité, le parc est complété par la construction d’une unité d’enrichissement d’uranium sur le Rhône au Tricastin.

Cette usine est construite en partenariat avec l’Italie, la Belgique et l’Espagne.

La solution choisie à l’époque est celle de la diffusion gazeuse, méthode extrêmement gourmande en énergie qui a nécessité la construction de 4 réacteurs nucléaires de 915 MW de puissance chacun.

Se lancer dans un projet aussi ambitieux, avec un objectif de défense de l'intérêt général et de souveraineté, suppose des études préliminaires extrêmement poussées et complexes de manière à standardiser les équipements pour en abaisser le coût. Le volume papier cumulé de tous les documents nécessaires à la construction d'une centrale nucléaire est sensiblement égal à celui de la centrale elle-même...

La construction de ces centrales a donc été mûrement réfléchie, tant d’un point de vue technique qu’économique, qu'industrielle et même qu’écologique, comme nous le verrons plus loin.

L'excellence des équipes d'EDF, son travail de standardisation, la coopération avec le tissu industriel français existant à l'époque, la caution supposée de l'Etat au projet et l'énormité de ce projet ont permis à EDF d'équiper la France avec des centrales nucléaires à moitié du prix des autres centrales dans le monde à cette époque. Cette performance n'a été rendu possible que par le fait qu'EDF était crédible financièrement du fait de sa mission officielle de service public. Aucun autre opérateur mondial n'avait une telle crédibilité et par celle-ci a permis l'emprunt des 100 milliards de francs nécessaires à la mise en œuvre du programme, somme dont l'Etat français ne disposait pas.

Le financement du développement d'EDF par les subventions de l'état français est une légende de la saga du libéralisme anglo-saxon. Dans l'imaginaire anglo-saxon il est en effet impossible que l'on puisse entreprendre et réussir sans la volonté de maximiser le profit et sans que le secteur privé soit initiateur du projet. EDF est perçu par les chantres du libéralisme comme un des exemples scandaleux de réussite du secteur public. C’est ainsi qu’a été atteint, en France, un des objectifs que s'était fixé Roosevelt, celui de la mise à disposition de l'énergie à tout le monde, au même tarif, pour que la concurrence entre les entreprises soit plus équitable. Roosevelt parlait également de l’accès au crédit aux mêmes conditions pour toutes les entreprises…

Autre scandale, non seulement EDF a remboursé ses emprunts mais en plus dès que cela a été fait, EDF qui disposait dorénavant d’un cashflow énorme, est parti à la conquête du marché mondiale de la production d’électricité, avec succès, en créant EDF INTERNATIONAL. EDF a été le premier opérateur mondial pour la production de l’électricité jusqu’en 2017, date à laquelle, de la fusion de 2 opérateurs chinois est résulté la création d’une entité plus grosse.

A aucun moment, entre 1946 et cette date, la position d’EDF n’a pu être remise en cause par l’affairisme mondial du secteur.

Un aspect moins connu du travail des ingénieurs d'EDF, lors de la construction de ses centrales et de ses barrages, est la prise en compte dès le départ, des enjeux écologiques. Ecologiques et non écologistes, lesquels relèvent du militantismes d'activistes, en général très ignorants de la réalité des problèmes posés...

Pendant 30 ans environ, EDF a quasiment embauché tous les ingénieurs écologues sortant des universités pour étudier l'impact écologique de ses installations. J'ai moi-même eu la chance d'avoir un professeur, ingénieur à EDF qui nous a fait travailler à titre d'exemple, sur la méthode de détermination des lâchers d'eau dans les cours d'eau, pour le maintien optimal de la faune et de la flore en fonction des conditions météos et du niveau de production des centrales utilisant l'eau de ces cours d'eau pour leur refroidissement. Il faut également savoir que nombre d'espèces d'oiseaux nichent sur les sites des centrales nucléaires car la température y est e moyenne 1 °C supérieure à celle du voisinage de la centrale et que de ce fait les couvées y réussissent mieux ce que manifestement les oiseaux ont compris.

 Savoir également que les réserves d’eau de sécurité, constituées près des centrales grâce à des barrages en général submergés, sont une niche écologique très favorable pour les poissons, à tel point que ces réserves sont en général classées, réserve de pêche.

Savoir aussi que l’on est moins exposé aux radiations, en faisant le tour d’une centrale nucléaire à pied, qu’en restant assis, à côté d’un libre de lait car le processus de fabrication du lait par les femelles des mammifères concentre le carbone 14 dans celui-ci.

A l'origine des préoccupations écologiques d'EDF, concernant les cours d’eau, est surtout le fait que les lois de la thermodynamique sont incontournables et s'appliquent dès que l'électricité est produite à partir de turbines couplées à des alternateurs que ces turbines soient mise en mouvement par du gaz en combustion ou de la vapeur produite par des centrales thermiques classiques ou nucléaires. Ces centrales sont en fait de grosses cocottes minutes. Sensiblement, 1/3 de la chaleur produite est transformée en électricité et sous peine de destruction des équipements, il faut absolument les refroidir. C'est pour cela que le secteur de l'énergie est, de très loin, le premier utilisateur d'eau avec 60% des prélèvements nationaux. L'eau qui sert à refroidir, se réchauffe ce faisant et plusieurs cas se présente :

  • au bord d'une mer ou dans les périodes ou le débit des cours d'eau est suffisant, la quantité d'eau disponible permet de refroidir les équipements en élevant la température de l'eau en deçà d'une limite réglementaire et dans ce cas elle est renvoyée soit dans la mer, soit dans le cours d'eau ;
  • lorsque le débit est insuffisant, si des tours d'évaporations, dites tours réfrigérantes sont disponibles,  une partie de l'eau est complètement évaporées ce qui produit un refroidissement très efficace.

Dans ce dernier cas, il faut savoir que le refroidissement de 4 tranches de 900 MW qui fonctionnent à leur régime nominal, nécessite l'évaporation d'un peu moins de 10 000 m3 par heure. Cette situation se rencontre, de plus en plus souvent l'été en période de sécheresse, du fait du développement de la climatisation qui occasionne maintenant des pointes de consommation l’été. Il est à noter qu'une bonne conception architecturale permet de se dispenser de climatisation mais oh miracle de la transition écologique et du bénéfice durable, installer la climatisation permet de comptabiliser des points pour la certification HQE dite construction de Haute Qualité Environnementale, faire en sorte de s’en passer est un handicap pour l’obtention du label. En cas de sécheresse, un exemple de problème résultant. Dans la vallée de la Loire, un des fleuves les plus irréguliers du monde l'équipement prévu de son bassin versant, en barrages, n'a pas été terminé. La raison : les décisions d'Edith Cresson motivées par la prise en compte de revendications écologistes et non d'écologique. En période de forte chaleur, impossibilité de procéder à des lâchers d'eau puisque les barrages projetés n'ont pas été construits. De fait, EDF pour trouver l’eau nécessaire pour faire face à la demande de la climatisation, est obligé de pomper dans les nappes phréatiques. Ceci occasionne des rabattements de leur niveau qui vont jusqu'à 20 m. Ceci empêche de nombreux agriculteurs d'irriguer leurs champs et ils perdent leur récolte, sans pouvoir recourir à une quelconque demande d'indemnisation. En plus de cela, l'insuffisance ou l'absence de débit des cours d'eau a des conséquences néfastes sur la biodiversité car très peu de poisson survivent sans eau pas plus qu’ils ne peuvent survivre dans de l’eau devenue trop pauvre en oxygène du fait de la prolifération des algues alors que tout avait été prévu pour que ces situations ne puissent advenir.

De ce qui précède, il résulte qu'au moins à un titre, celui du refroidissement des machines thermiques qui produisent le courant, la gestion des barrages est indissociable de celle de la production d'électricité proprement dite. Les deux sont organiquement liés. Prétendre le contraire est irresponsable, voir mafieux. L'idée anglo-saxonne de créer un marché à terme de l'eau, est celle de soumettre ce marché à la spéculation. C'est bien entendu un hasard si de plus en plus de cabinet spécialisés en hydrologie sont des filiales de groupe anglo-saxons bien entendu extrêmement intéressés par des missions facturées entre 1 000 et 5 000 euros que sont obligés de payer notamment les agriculteurs pour se mettre en conformité avec des exigences réglementaires de plus en plus prégnantes. Si nous n'y prenons garde, viendra bientôt le moment ou les futurs gestionnaires privés des barrages construits par EDF avec l'argent des français transformeront ceux-ci en tonneau des Danaïdes. Tu veux produire de l'électricité mais tu sais que le mois qui vient s'annonce très chaud et moi j'ai déjà, me semble-t-il, vendu toute l'eau disponible dans mes réservoirs. Ah non, en fait, tu as de la chance, j'ai un désistement et il me reste quelques dizaines de milliers de m3, certes un peu chères mais au moins tu pourrais produire. On sera alors dans la peau des texans qui se sont vu facturer 18 000 $, 3 jours de consommation électrique. Mais les vautours ne s'arrêteront pas là et gardons en mémoire le souvenir d'ENRON, cette compagnie spécialiste de vente d'électricité, 7ème capitalisation américaine qui est allée jusqu'à organiser des coupures en Californie pour faire monter les cours. Juste avant que le scandale n’éclate, Baynes & Company consultant américain en stratégie, très connu, faisait remarquer que le service d'EDF qui faisait la même chose qu’ENRON comportait 10 agents alors qu'avec 4 agents ENRON faisait 10 fois le chiffre d'affaire. In fine, une faillite à 60 milliards de dollars…

Lorsqu'on a bien compris cette liaison organique entre la ressource en eau et la production d'électricité d'origine thermique on comprend qu'EDF jusqu'à aujourd’hui a protégé les français de toute tentative de spéculation sur le marché de l'électricité.

Essayons maintenant de comprendre pourquoi les moyens de production d'EDF ne se limitent pas à son parc nucléaire et à son parc hydraulique mais comporte également un parc de centrales thermiques au charbon, au fioul et au gaz.

C'est qu'en matière de distribution de l'électricité, un problème critique se pose à toute heure du jour et de la nuit, celui de l'équilibrage du réseau. Il faut en permanence veiller à ce que sur le réseau, la quantité d'électricité produite soit pratiquement égale à la quantité d'électricité consommée. Si la différence entre les deux est trop importante c'est le black out, toutes les unités de production disjonctent. L'indicateur de la situation, c'est la fréquence du courant alternatif produit mesurée sur le réseau. A l'équilibre cette fréquence est de 50 hertz, soit 50 alternances du + au – par seconde. Si par rapport à la demande, trop de courant est injecté dans le réseau, la fréquence augmente. Si pas assez de courant est injecté dans le réseau, la fréquence diminue.

Lorsque toutes les centrales se sont déconnectées du réseau la remise en route est très délicate car il faut bien entendu qu'à tout moment il y ait égalité entre production et consommation. La remise en service est donc une opération très compliquée qui peut demander plusieurs jours, voir, plusieurs semaines.

Historiquement, les équipes en charge de l'équilibrage, travaillaient à partir d'une connaissance statistique fine des niveaux de consommation en fonction des périodes de l'année, de la météo et des événements. Les centrales qui avaient un temps de montée en puissance assez long étaient démarrées en fonction des prévisions de consommation calculées assez longtemps à l'avance, l'ajustement étant fait par l'hydraulique qui a un temps de montée en puissance de 0 à 100% de 30 s, ce qui est extrêmement court, à comparer à l’époque aux heures, voir jours nécessaires pour faire la même chose.

Le scandale de l’injection prioritaire dans le réseau de l’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque a considérablement compliqué le problème de l'équilibrage du réseau compte tenu du fait que la production de ces équipements est susceptible de varier très rapidement par exemple du fait de passage de nuage qui peut s'accompagner de bourrasque de vent, en plus de mettre les panneaux photovoltaïques à l'ombre. Les centrales nucléaires ont une certaine latitude à faire varier leur puissance mais 7% de la puissance du parc français d'EDF est constitué par des centrales thermiques modernes qui ont un temps de montée en puissance de 8 heures pour les centrales à charbon et de 30 mn à 1 heure pour les centrales à Cycle Combiné au Gaz (CCG). Ces centrales ont en plus une plage de fonctionnement très large ce qui permet une adaptation rapide du niveau de production.

Le paradoxe est que plus on installe d'équipements de production intermittente, plus il faut installer de centrales thermiques pour le plus grand bonheur des pétroliers et des fabricants de ce type de centrales. Si l'on veut continuer à assurer la production en cas d'absence de vent et de soleil, il faut disposer de la même puissance installée en intermittant et en thermique. Ceci conduit à un surinvestissement qu'in fine le consommateur devra payer. Les pétroliers sont d'autant plus heureux que la puissance thermique installée fonctionne au gaz et non au fiou,l totalement diabolisé. En effet car les bénéfices réalisés sur le gaz sont énormes et ce dans un marché contractuel et non spéculatif ce qui sécurise donc les profits à moyen et long terme.

Aux dernières nouvelles, le projet HERCULE consiste maintenant à diviser EDF en 2 entités EDF BLEU et EDF VERT.

Certes l’iniquité de l’Arenh est dénoncé, ARENH pour Accès Régulé à l’Energie Nucléaire Historique, accord qui contraint EDFà vendre 25% de sa production à perte au prix de 42€ le MWh à la quarantaine d’officines qui volent actuellement 100 000 abonnés par mois à EDF. Aucune de ces officines ne produit ne serait-ce qu’1 KW d’électricité par an. Nous sommes vraiment dans l’Europe des coquins et des marchands. Les 42 euros le MWh sont à comparer aux 140 euros le Mwh qui est le prix de cession qu’EDF pratique auprès de ses abonnés, en réalité, sans les taxes environ 70 euros.

Force est de constater que le projet HERCULE ne dénonce pas le vol que subissent les français dans cette affaire puisque le prix de vente d’EDF hors les taxes qui subventionnent les officines, très bas pour l’Europe n’est économiquement possible que grâce aux investissements qu’EDF a réalisé avec l’argent des français, ce en l’absence de toute subvention.

Les petits malins qui se la jouent en VERT et qui participent au pillage et à la destruction de notre patrimoine énergétiqu,e n’ont pas compris que compte tenu des problèmes d’équilibrage du réseau, l’électricité verte n’existe pas. Il est dommage que le projet HERCULE ne les incitt pas à aller jusqu’au bout de leur convictions en acceptant que grâce au compteur LINKY, le courant électrique leur soit restreint à leur prorata de la production instantanée des énergies intermittentes. Pas de vent, pas de soleil pas de courant. Temps couvert, peu de vent, entre 10% et 30% de la puissance souscrite. Pour palier ce petit inconvénient qui ne manquerait pas de remettre en question la charge des batteries de la voiture on peut toujours remplir sa cave de batterie comme en garnir le dessous de son lit et de ses tables. Pour ce qui est du chauffage, on fait d’excellents sacs de couchage pour la haute montagne alors pas de panique.

A eux seul les noms choisis pour les 2 sociétés témoignent des capacités d'imaginations des porteurs du projet HERCULE.

EDF BLEU, entreprise publique serait en charge du nucléaire, du thermique et du réseau de transport.

 Elle posséderait à 100% une filiale qui serait une quasi-régie, en charge de la production hydraulique.

EDF VERT serait détenu à 75% par EDF BLEU avec une ouverture du capital à hauteur de 25%. Il regrouperait les activités internationales, les services, les activités commerciales, la distribution d'électricité (ENEDIS) et les énergies renouvelables.

Hormis de bénéficier de la rente de la distribution sans aucun risque et être une pompe à subvention je ne comprends pas quelle est la mission d'EDF VERT, d'autant que les activités internationales d'EDF (30 GW de centrales thermiques) réclament l'expertise d'EDF BLEU.

Ce qui est frappant, du moins dans le peu de documents que j'ai pu consulter concernant ce projet, c'est l'absence de stratégie industrielle qui y soit exposée en plus de l’absence d’indication concernant une éventuelle évolution de la mission de service public d’EDF et de son partage éventuel avec EDF VERT. A priori, EDF VERT achète des kits photovoltaïques et des kits éoliens, les plante dans les champs, même près des maisons contrairement à ce qui se fait au Danemark par exemple. On demande à EDF BLEU d'installer et de gérer la capacité thermique en correspondance, celle nécessaire à l'équilibrage du réseau, on se gave en facturant l'électricité à EDF BLEU à qui on laisse le soin d'assumer le cas échéant, les conséquences d'un BLACK OUT français, voir européen sachant que l'augmentation prévue de la part des renouvelables va accentuer l'instabilité du réseau.

Pas un mot sur le fait qu’un développement massif de la voiture électrique obligerait à changer la section des câbles de tout le réseau électrique de distribution. Qui paiera le remplacement par anticipation de tout le réseau électrique ? Ce n’est pas spécifié mais gageons que puisque c’est EDF BLEU qui serait en charge du réseau, il faudra que ce soit lui qui finance, par anticipation la modification du réseau. Il sera bien entendu aidé en cela par la charge du rachat de l’électricité verte à un prix prohibitif…

Implicitement, l'absence de référence à une quelconque stratégie industrielle, tant à laisser penser qu'on ne fait rien pour désendetter EDF en espérant que le coût de la gestion des déchets et de la destruction programmée des centrales nucléaires aura raison d'EDF BLEU et qu'il sera contraint de vendre ses participations dans EDF VERT.

La lecture du CV de Jean Bernard Lévy, l’actuel président d’EDF, montre qu'il n'a aucunement eu le temps de se constituer une culture d'entreprise EDF et qu'il ne fait que suivre la doxa du temps, mettant un point d'honneur à être un politique. Comme beaucoup de politiques il ne semble pas avoir d'idées qui lui soit personnelles et en plus il semblerait qu’il fasse fit de ses compétences d’ingénieur.

Il semble avoir fait siennes les idées mondialement diffusées par la Lucis Trust.

On est très loin des hommes qui ont conçu et bâti EDF.

Encore étudiant, j'ai eu l'occasion de rencontrer Bordet, un camarade centralien, responsable du génie civil à EDF pour au moins toute la période de la construction des centrales nucléaires.

Jeune ingénieur il s'était occupé de la réparation des cheminées de Porcheville, 220 m à l'échelle, tous les jours. Tous les matins il montait, à son bureau de la tour EDF de la Défense avec sa bicyclette, montant avec elle, la dernière volée d'escalier puisqu'il avait fait programmer l'ascenseur pour qu'il s'arrête à l'avant dernier étage. Il était révolté par le fait que la mission de service publique d'EDF l'oblige à satisfaire la demande de n'importe quel utilisateur et en particulier celle des utilisateurs de brosse à dent électrique! Il avait inventé les appuis glissants faisant office d'amortisseur pour les centrales nucléaires en zone sismique. Aidé de sa seule règle à calcul, il avait conçu une structure en toile tendue pour réparer une tour de refroidissement qui s'était partiellement effondrée dans le nord de la France. La centrale avait ainsi pu redémarrer très rapidement.

Revanche d'un ingénieur sur l'air du temps qui a massacré les ingénieurs au profit des commerciaux ? Jean-Bernard Lévy est passé de l'autre côté, du côté de ceux qui gouvernent et il s'en satisfait manifestement.

 Concernant le projet HERCULE, plusieurs choses sont intéressantes à noter :

  • dans les comptes d'EDF, à ma connaissance, aucune valorisation des 250 000 tonnes d'uranium appauvri dont il dispose, stock qui représente néanmoins un combustible pouvant permettre à EDF de produire la même quantité d'énergie électrique qu'actuellement pendant au moins 3 000 ans ;
  • aucune réflexion sur la manière dont pourrait être utilisés les déchets nucléaires dans le processus de surgénération ;
  • aucune réflexion sur la nécessité ou non de détruire les centrales nucléaires.

Concernant les 2 premiers points, il serait intéressant d'élucider le mystère de l’obligation imposée par le politique, à 2 reprises, de l'abandon de la filière des centrales électriques surgénératrices à neutrons rapides. Celle de 1997, de l’arrêt intimé à Super Phénix, par Lionel Jospin en 1997 au moment où le prix du pétrole s’était effondré à 10 dollars le baril et où il demandait à Voynet un report de ses voix pour la campagne de l’élection présidentielle qui se profilait. Aucune explication scientifique n’a jamais été donnée alors que SUPER PHENIX dont le fonctionnement a été interrompu sur les 10 ans de son existence, 41% du temps pour cause d’absence d’autorisation administrative de fonctionnement. La décision est intervenue alors que cette centrale expérimentale venait de faire la preuve de son efficience avec une disponibilité de 95% au cours de l’année écoulée. 41% de rendement, très forte puissance maîtrisée de 3 GW alors que la maitrise des 1,6 GW des EPR a posé manifestement problème. Très récemment l’abandon d'Astrid. Deux projet de surgénérateurs c’est-à-dire d’équipements conceptualisés dès la décision de passer au nucléaire et construits, pour SUPER PHENIX dès le démarrage du programme nucléaire.

Ce type d’équipement permet non seulement de brûler le plutonium, les déchets nucléaires et l’uranium appauvri et l’uranium naturel supprimant la nécessité de la très coûteuse opération d’enrichissement. Les déchets ultimes ne sont pas très dangereux et ont une durée de vie de seulement 350 ans. Avec les surgénérateurs il est possible de multiplier environ par 100 la quantité d’énergie produite à partir d’un kilogramme d’uranium naturel. On passe ainsi d’un équivalent pétrole de 11 000 kg à un équivalent pétrole de 1 100 000 kg. 300 kg d’uranium naturel ainsi exploités équivalent donc à un pétrolier de 300 000 tonnes.

Il est évident que depuis l’origine, les pétroliers combattent avec acharnement et des moyens très considérables, toute tentative de développement de ces solutions. Seuls les pays en ayant les moyens, où les scientifiques ont encore voie au chapitre, poursuivent le développement des surgénérateurs. Ce sont : la Russie qui a connecté au réseau depuis 2015 un surgénérateur BN800 de 800 MW de puissance, la Chine qui n’a pas réussi à se mettre d’accord avec la Russie en qui concerne le transfert de technologie et qui vient de faire le choix de développer ses propres surgénérateurs qui seront peut-être du type, centrale à sel fondu, type de centrale pour lequel personne n’a jamais réussi à imaginer un scénario d’accident plausible. Les USA travaillent également sur le sujet.

Pour justifier de l’abandon d’ASTRID, le directeur du CEA, François Jacq, passaé par METEO FRANCE et l’IFREMER , argumente du fait que le prix de l’uranium est bas et va le rester au moins jusqu’en 2050 date à laquelle il sera toujours temps de reprendre les travaux sur la filière de surgénérateurs. Il dit également préférer mettre de l’argent dans la fusion nucléaire à Cadarache. Problème nous avons construit un surgénérateur de 3 GW qui a fonctionné alors que rien ne garantit que dans 30 ans nous ayons grandement avancé en matière de fusion. De plus d’autres techniques de fusion sont apparues, techniques qui semblent plus prometteuses que celle actuellement explorée. Autre problèm,e 72 réacteurs nucléaires sont en construction et 160 sont en étude. Dans ce contexte il est pour le moins osé de prétendre que le prix de l’uranium va rester bas. Que dire par ailleurs qu’ORANO, ex AREVA, vienne d’obtenir une concession de 3500 km2 au Groenland pour la recherche et l’exploitation de l’uranium ? Il faut également faire le pari que pendant 30 ans les centaines d’ingénieurs russes et chinois qui travaillent sur les centrales à sel fondu, à neutron rapide ou non, vont rester les bras croisés. C’est donc un refus de valoriser une technologie développée ainsi que condamner les français à acheter de l’uranium alors que le stock disponible pourrait être utilisé.

En ce qui concerne la nécessité de détruire les centrales, ceci n’a pas de sens. Une centrale nucléaire est logée dans une enveloppe extrêmement solide qui peut supporter, sans aucun problème pendant plusieurs milliers d’années les outrages du temps. Nous avons, en plus l’exemple d’un ouvrage en béton qui a 2 000 ans et qui se porte très bien, celui du Panthéon à Rome qui rappelons-le, a été détenteur d’un record mondial de structure en coupole jusqu’au milieu du 20ème siècle.

Détruire une centrale nucléaire quel marché juteux et quel manque d’imagination !

Lancer un concours d’idée concernant la réutilisation de ces bâtiments ou leur mise en valeur, voir leur enfouissement parait être le minimum même si le bruit fait par les tenants des marteaux piqueurs qui piaffent d’impatience, nuit sans doute à la concentration de nos politiques.

A ce sujet, plutôt que d’essayer de tuer EDF en prétendant quel est serait débitrice de sommes énormes allouées par les politiques il serait intéressant de chiffrer combien les errements des politiques la concernant depuis 1981 ont coûté à EDF et donc aux français, qu’il s’agisse de décisions politiques françaises ou de décisions politiques de la Commission de Bruxelles. On saurait ainsi combien a été volé aux français.

Si la suite de l’histoire vous intéresse et si vous vous sentez concernés par le sort qui sera fait à EDF et par l’explosion de votre facture d’électricité, en plus de celle des taxes écologiques qui coûtent déjà à chaque français vivant, quelle que soit son âge, plus de 1 100 euros par an, merci de souscrire à ce livre.

EDF est notre projet participatif, il est interdit de le piller, faisons en sorte que le stock d'uranium 238 d'EDF soit valorisé à son juste prix c'est à dire plusieurs milliers de milliards d'euros en fonction du potentiel de production d'énergie qu'il représente. Empêchons que ce stock soit classé déchet comme il est actuellement recommandé par certain.

Rajoutons qu’aujourd’hui la presse nous annonce : la catastrophe de Fukushima 20 000 morts !!!

Quelle blague !

Les journalistes serviles, imputent les morts dus au tsunami à la catastrophe de la centrale, catastrophe pour laquelle aucun mort n’est à déplorer, catastrophe qui est la conséquence directe de la rapacité d’un investisseur totalement inconséquent.

Les projets actuels pour EDF, dépecer une réussite industrielle exemplaire au prétexte qu’elle témoigne du succès d’une politique publique centralisée pour que vienne le règne des hobereaux de l’électricité ? Et en plus pour que ce règne advienne, mettre le nucléaire à la portée de la bourse des hobereaux en faisant financer à EDF le développement de mini-centrales nucléaires.

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